ébauche d’article:
Laissons J.R.R. Tolkien lui-même nous dire son avis sur le conte de fées : » le conte est « la fonction la plus élevée » de l’art, puisqu’il trouve sa source dans les deux pouvoirs majeurs donnés par Dieu à l’homme : celui de nommer et de qualifier les êtres et les choses, et celui de désirer ce qui est fondamental pour la nature humaine. Si le conte est le genre littéraire le plus élevé, c’est aussi celui qui porte le plus d’effets. On pourrait presque dire que le conte est le « creuset » dans lequel ont été moulées depuis toujours les cultures des peuples. Le conte est un moyen littéraire extrêmement efficace pour transmettre les valeurs fondamentales aux jeunes générations. Certes – note Tolkien – le conte est un récit fantastique, sorti de l’imagination, mais il est capable d’exprimer, mieux que tout autre genre littéraire, les vérités fondamentales sur l’être humain. En ce sens, le conte nous élève dans une autre réalité, un « monde secondaire », et l’histoire qui s’y déroule se présente à nous comme « vraie », c’est-à-dire cohérente avec la logique de cet univers. » (Tolkien présente ses vues dans l’article « Du conte de fées » publié de l’ouvrage Faërie).
L’avis de G.K. Chesterton : « Les contes de fées ne sont pas responsable de l’existence de la peur chez enfants, ou de l’une des formes de la peur; les contes de fées ne donnent à l’enfant l’idée du mal ou du laid, l’enfant les connaît déjà, parce qu’ils sont déjà dans le monde. Les contes de fées ne disent pas les enfants que les dragons existent. Les enfants savent déjà que les dragons existent. Les contes de fées disent aux enfants que les dragons peuvent être tués. Ce que le conte de fées lui offre, c’est un saint Georges pour tuer le dragon. Voilà exactement ce que font les contes de fées : ils habituent l’enfant à l’aide d’une série d’images claires à l’idée que ces terreurs infinies ont une limite, que ces ennemis informes ont des ennemis dans les chevaliers de Dieu, qu’il y a quelque chose dans l’univers de plus mystique que les ténèbres, et de plus fort que la peur la plus forte. » (dans Tremendous Trifles (1909), XVII: « The Red Angel »)